Les plans cadastraux du XIXème siècle

Plans dits « primitifs » dressés par F. LEROY, géomètre du cadastre, au début du XIXème siècle. 
[N.D.L.R. : Les indications soulignées ont été ajoutées pour une meilleure visualisation.] 
Le village et la rue des Résistants
Le Chemin Saint Pierre et le Château Maigret de Priches
Le Hameau du Cerneau et la Ferme du Sart (des Sars – cf. infra)

Les plans cadastraux réalisés par P.C. POPP sont postérieurs (1868 ?) à ceux représentés ci-avant (dressés par F. LEROY au début du XIXème siècle) et fournissent d’intéressantes informations. 

Qui était Philippe Christian POPP (1805-1879).  

Né à Utrecht en 1805, il vint dès 1818 se fixer dans les Pays-Bas du Sud. Il devint employé du cadastre à Mons où il épousa, en 1827, Caroline Boussart . 
Quelques années plus tard, il est contrôleur du cadastre à Bruges. En 1830, il prend le parti de la Belgique et dès le 31 mars 1831, il obtient la grande naturalisation. Popp se mêle très vite à la politique de la jeune Belgique et fonde le premier journal libéral à Bruges le 4 avril 1837 , sous le nom de « Journal de Bruges ».Son épouse en assure presque entièrement la rédaction, la direction et l’impression. 
Cependant, Popp continue à s’intéresser au cadastre et comme il dispose d’une imprimerie équipée pour la lithographie, il a ainsi l’occasion de commercialiser son expérience. Vers 1842, il entame l’édition de son « Atlas parcellaire cadastral de la Belgique » auquel il travaillera jusqu en 1879, année de sa mort. A ce moment, le plan et la matrice de presque toutes les communes des provinces du Brabant, du Hainaut, de Liège et des deux Flandres avaient paru, dessinés et imprimés chez Popp même, à Bruges . 

[D’après J . Hannes, dans une publication destinée à la revue du Crédit Communal]

Mention apparaissant sur chaque plan de commune : 

Le plan de chaque commune comporte un titre avec des graphismes différents selon le style des différentes personnes qui contribuèrent à la composition des clichés. 

Dans la plupart des cas le texte présente la structure suivante 

ATLAS CADASTRAL DE BELGIQUE 

PROVINCE DE …………….. 

Arrondissement de Canton de 

PLAN PARCELLAIRE de la commune de 

AVEC LES MUTATIONS 

Publié avec l’autorisation du Gouvernement sous les auspices de Monsieur le Ministre des Finances 

PAR P.C. POPP Ancien Contrôleur du Cadastre Ingénieur géographe. Membre de l’Académie Nationale de Paris etc.

Pour plus d’informations sur le sujet, consultez : http://users.skynet.be/huvelle, le site particulièrement bien documenté consacré aux anciennes cartes Popp. 

Pour la consultation en ligne des plans et matrices cadastrales POPP voyez : 
http://patrimoine.met.wallonie.be/cartotheque/ 

Pour le dépouillement systématique des matrices POPP sous un angle généalogique voyez : 
http://users.skynet.be/danny.delcambre/index.htm

Le « Moulin de St-Symphorien » figure au plan : environ 150 mètres à gauche dans la rue Blanchart, anciennement dénommée Chemin Blancart, en venant de la Chaussée Roi Baudouin (voir plan couleur ci-dessous, réalisé en 2004, le lieudit  » Au Vieux Moulin « ). Ce fut en 1776 qu’un certain VANDERMAL, meunier, originaire de Thieusies, reçut du Commandeur de Piéton l’autorisation de construire un moulin à vent à moudre le grain, sur un bonnier de terre surélevée, tenant au pavé de Binche et du chemin menant à Harmignies. Le moulin fonctionna jusqu’au XIXème siècle et aurait appartenu en dernier lieu au fermier LELEUX. [Source : J. DEMULLANDER, Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut.]

Ici apparait la fabrique de tuiles (voir ci-dessous au plan couleur Le Chemin des Tuileries).

Avant de quitter cette rubrique consacrée aux plans cadastraux du XIXème siècle, nous tenons à vous présenter, à titre documentaire, un extrait de plan cadastral relatif à la ville de Mons, levé contemporain des « plans primitifs » représentés ci-dessus, réalisé par A.E.E. GOFFAUX et gravé en couleur en 1828.

Superbe pour l’époque, non?

©Texte de Bernard Detry

Les cartes anciennes (et l’origine du Chemin Saint-Pierre)

Détails de la carte « Marche du camp de Ville sur Haisne à Morlanway … pendant la campagne de 1674 » datant de la fin du XVIIème début du XVIIIème siècle : la carte présente le déplacement des troupes françaises au cours de la guerre de Hollande (1674-1678). 
Le nom du village est orthographié S. SIMPHORIAN 
Détails de la carte « Camps de Pommereuil et de Quévy, les 20 et 22 juin 1690 » datant de la même époque que la précédente : l’ensemble de la carte représente les camps militaires français avant l’attaque de Mons de mars 1691. 
Le nom du village est orthographié S. SIMPHORIEN avec un « i ». 
Détails des « Cartes particulières de Flandres depuis la mer jusques au-delà de la Meuse » par Naudin l’aîné (1693). 
Même orthographe.
Détails de la « Carte des environs de Valenciennes… Mons & c. dressée sur les mémoires de Eugène Henry FRICX » datant de 1744. 
Idem.
Détails de la carte dite  » de cabinet  » des Pays-Bas autrichiens levée à l’initiative du comte de FERRARIS datant de 1777. 
Ibidem
Détails d’une seconde carte du comte de FERRARIS datant également de 1777. 
Ibidem
Détails de la carte des « Environs de Mons, Beaumont, Chimay, Valenciennes, Condé et cc. » de Jean-Baptiste de BOUGE datant de 1789 (révolution française). 
Ibidem
Enfin sur cette seconde carte de J.-B. de BOUGE de 1835, l’orthographe actuelle du nom du village apparaît.

L’origine du chemin Saint-Pierre

Grâce aux cartes anciennes nous allons obtenir une explication quant à l’origine du nom de « Chemin Saint-Pierre ». 
Nous avons vu que vers 1860 (plan cadastral POPP), le chemin portait le nom de « Cantraine ». Qui était Cantraine ? Qu’est-ce qu’était Cantraine ? Nos recherches continuent. Il est en revanche certain que le nom Saint-Pierre est le plus ancien. Ainsi apparaît-il au début du XIXème siècle sur les plans cadastraux dits primitifs. 
Mais quelle est en définitive l’origine de l’appellation Saint-Pierre ? Certains agrandissements des cartes anciennes sub 2, 3, 4 et 5 témoignent de l’existence de ce qui devait être une chapelle, d’une certaine importance semble-t-il, située dans l’axe du chemin. Cette chapelle était dédiée à Saint-Pierre (martyr). 
Voyez :

Ainsi peut-on conclure (provisoirement ?) que le chemin Saint-Pierre conduisait à la chapelle du même nom, Saint-Pierre martyr pour l’appellation la plus ancienne.

Le martyr de Saint-Pierre

©Texte de Bernard Detry