La ferme gallo-romaine.

Une campagne de fouilles entreprise en décembre 1950 et poursuivie du 12 au 27 janvier 1951 permit de mettre à jours des fondations gallo-romaines ainsi que 663 objets divers datant du IIème siècle après J-C.

La relation complète des fouilles a été effectuée par J. Mertens dans une étude parue dans les Annales du Cercle Archéologique de Mons – 1950/1953 – Tome 62 – pages 59 à 78. Le texte intégral de cet article se trouve dans la Bibliothèque rubrique « Actes et documents anciens ».

En juin 1888, dans une carrière à phosphate sise entre l’ancien moulin à vent de Saint-Symphorien (rue Blancart) et le village (à environ 500 mètres en deçà de l’actuelle Chaussée Roi Baudouin) furent découvertes des fondations romaines. Un groupe d’archéologues composé de MM. de Loë, de la Roche, Saintenoy, de Munck et van Sulper se rendit sur les lieux et fit les constatations d’usage. Parmi les débris recueillis à l’époque, citons, outre les matériaux de construction, des tessons de vases de toutes formes et de toutes couleurs ainsi qu’un fragment de tuile portant l’empreinte d’une patte de chien ou de chat. Y fut également découvert un tesson de tasse en terre sigillée portant la marque du potier VIMPUS. Les archéologues mirent fin à leurs fouilles en insistant sur le fait que d’autres fondations romaines restaient encore à mettre à jour dans les environs immédiats.

Ce n’est qu’en décembre 1950 ainsi que du 12 au 27 janvier 1951 que de nouvelles fouilles furent entreprises à proximité du lieu des premières découvertes réalisées le siècle précédent. La parcelle qui fut cette fois analysée de manière systématique est reprise aux cartes constituant les figures 1 à 3 ci-dessous. A l’initiative de ces nouvelles fouilles se trouvaient MM. J. Mertens, Houzeau de Lehaie et Lefort (surveillant au « Musée du Silex » de Spiennes).

Toutes les fondations romaines de Saint-Symphorien reposaient à un peu plus d’un mètre à peine de profondeur et se trouvaient dans le limon récent. Dix-huit tranchées furent réalisées lors de cette nouvelle campagne de fouilles (figures 4 et 5).

Quant aux objets découverts, ils furent de nature diverse. L’inventaire complet des trouvailles comportait 663 numéros dont la grande majorité faisait référence à des tessons de poterie. Citons à titre d’exemple :
1. objets en métal : une pièce de monnaie en bronze de Trajan (98-117), une broche en bronze, des clous en fer forgé ainsi que l’objet représenté à la figure 6 (entrave de cheval ?) ;
2. objets en verre : trois fragments de cruches carrées en verre bleu verdâtre (IIème siècle) ;
3. de nombreux fragments de céramiques des Ier et IIème siècle, de petites cruches, des poteries en terre grise (figure 7 : céramiques en terre sigillée) ;
4. ossements de chien, chat, chèvre, mouton, porc, cheval, défense de sanglier ;
5. objets divers (fragments de meule) et matériaux de construction (fragment de tuile portant l’empreinte d’une patte de chien – cf. supra la première campagne de fouilles de 1888).

L’analyse des objets découverts permet de conclure que le bâtiment dont les fondations furent mises à jour a été occupé par de modestes paysans durant tout le IIème siècle et jusqu’au début du IIIème. Le bâtiment même présente un plan des plus simples (figure 8). La longueur totale est de 20,60 mètres, la largeur n’étant pas connue (fondations démolies lors de l’exploitation de la carrière). Les faces Ouest, Nord et Est sont délimitées par des murs droits tandis que dans la zone méridionale, vraisemblablement la façade, les deux ailes dépassent largement la partie centrale. Cette disposition est courante dans les villas romaines quoiqu’en général les saillies soient moins marquées ; souvent les deux ailes sont reliées par une galerie couverte. A Saint-Symphorien, celle-ci ne reliait pas les deux ailes (aucune trace de mur bas servant de socle). Les deux ailes sont exactement de la même largeur de 5,20 mètres. Malheureusement, leur longueur reste inconnue, puisqu’elles ont été démolies lors de l’exploitation des phosphates. La largeur de la partie centrale est également de 5,20 mètres de sorte que nous avons ici en réalité un long couloir divisé en trois partie entourant une cour centrale, ouverte ( ?) vers le Sud. 

Les déchets de cuisine, les ossements d’animaux etc., indiquent que ce bâtiment a servi d’habitation. Ne lui donnons pas le nom de villa ; c’était plutôt une petite ferme toute simple, de plan pratique pour un climat comme le nôtre : il s’agit de s’abriter des vents d’Ouest et du Nord et la façade avec la porte et la cour intérieure donnent en plein midi. 

La raison de l’abandon de l’édifice restera inconnu.

Encore une belle histoire…

Dernière nouvelle : le 4 janvier 2011, une habitant du village, M. Vincent Ronquier, découvrit sur le territoire du village, une pièce romaine datant de la République sous Jules César !
Pour les spécialistes, il s’agit d’un « quinaire de Fulvie » en argent. Seulement 32 de ces pièces furent, à ce jour, trouvées dans le monde. Pour plus d’informations concernant cette pièce, voyez :
http://www.cgb.fr/monnaies/vso/v25/fr/monnaiesb55b.html

Figure 1. – Le site des fouilles de la campagne 1950-1951 indiqué sur un plan cadastral Popp (environ 1860).
Figure 2. – Le site des fouilles indiqué sur une carte IGN ( 1994).
Figure 3. – Le site des fouilles indiqué sur un plan des rues ( 2000).
Figure 4. – Plan général des fouilles.
Figure 5. – Coupe dans la tranchée I.
Figure 6. – Objet en fer forgé (entrave de cheval ?).
Figure 7. – Fragments de céramiques.
Figure 8. – Plan des fondations mises à jour.
Figure 9. – Vue du site de nos jours.
Figure 10. – Pièce romaine découverte par M. Vincent Ronquier.
Figure 11. – Idem.

©Texte de Bernard Detry

La bataille de 1572.

Le 9 septembre 1572 Saint-Symphorien fut le théatre d’affrontements entre les armées du Prince d’Orange et du duc d’Albe.

Schéma chronologique de la rubrique :
1 – 24 mai 1572 : la place forte de Mons est prise « par ruse » par Louis de Nasseau (Hollande),
2 – 23 juin 1572 : la ville de Mons détenue par Louis de Nasseau est assiégée par le duc d’Albe (Espagne) en vue de la libérer,
3 – septembre 1572 : Guillaume d’Orange fait campagne pour délivrer son frère Louis assiégé.


Durant la campagne de septembre 1572, l’armée du prince Guillaume d’Orange venu au secours de son frère Louis de Nasseau campa sur le territoire du village de Saint-Symphorien.

La gravure représentée ci-dessous se rapporte à une manœuvre tentée le 8 septembre 1572 en vue de dégager les assiégés. On découvre, à la gauche de l’image, venant de Saint-Symphorien, l’armée du Prince d’Orange précédée de l’artillerie s’avançant vers les défenses espagnoles.
A l’avant plan, la cavalerie du prince affronte les fantassins du duc d’Albe, ces derniers appuyés par des arquebuses et des canons placés derrière un talus.
Au centre, légèrement sur la droite, on constate que les soldats espagnols reculent tandis que la cavalerie du duc d’Albe vient à leur secours. Trois compagnies de lanciers, tenues en réserves, encadrent le duc.

Le lendemain, soit le 9 septembre 1572 eut lieu, entre Harmignies et Saint-Symphorien, une nouvelle bataille entre les troupes espagnoles et l’armée du prince d’Orange. Le village d’Harmignies fut mis a sac par l’armée espagnole victorieuse de la confrontation.

[Sources : Ronald de Graaf, Oorlog mijn arme schapen, 171 – Gravure et légende : Images de Mons en Hainaut, La Renaissance du Livre 2006)]

Le lieu de la bataille mentionné sur une carte de 1777
Le siège de Mons en 1572 – Gravure de François Hogenberg (fin du XVIème siècle).
Les protagonistes : le prince d’Orange et le duc d’Albe (assemblage de détails).

©Texte de Bernard Detry

L’ordre de Malte

Aussi loin que l’on puisse remonter dans les écrits, on constate que l’Ordre est omniprésent au sein du village aussi bien sous l’aspect temporel (protection des personnes et des biens, terres, fermes, moulin…) que spirituel (culte, église).

Selon les chroniqueurs, des marchands de l’ancienne république d’Amalfi ont obtenu du calife d’Egypte l’autorisation de construire à Jérusalem une église, un couvent et un hôpital destinés à soigner les pèlerins malades – sans distinction de race ou de religion. Les Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem – la communauté monastique qui administrait l’hôpital pour les pèlerins en Terre Sainte – deviennent un Ordre religieux, indépendant, sous la conduite du bienheureux Gérard. En effet, par une bulle papale promulguée le 15 février 1113, le Pape Pascal II consacra la fondation de l’Ordre et le plaça sous la protection du Saint-Siège, lui assurant le droit d’élire ses chefs sans l’intervention d’aucune autre autorité ecclésiastique ou laïque. En vertu de cette bulle papale, l’hôpital devint un Ordre religieux exempt de l’Eglise.

Le rôle de l’Ordre était de soigner et de défendre les malades et les pèlerins dans les territoires que les croisés avaient conquis aux musulmans. L’Ordre devint ainsi à la fois religieux et militaire. Tous ses Chevaliers étaient des religieux liés par les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

L’Ordre adopta la croix blanche à huit pointes qui est encore aujourd’hui le symbole de St-Jean, et élargît sa mission à la défense de la chrétienté.

Dernier témoin architectural important attestant la présence de l’Ordre dans le village de Saint-Symphorien, les vestiges de l’imposante ferme située le long de la Chaussée Roi Baudouin, dite « Ferme Pêcher », dont la construction remonte au tout début du XVIIIème siècle. Elle comportait, outre sa ferme agricole, une chapelle, une forge, un four à pain et une brasserie des moines. Ces bâtiments étaient en leur temps visibles entre les numéros 93 et 105 de l’ancienne Chaussée de Binche. Il y a une vingtaine d’années, la grange (datée de l’an 1700 sur son pignon) fut pour partie incendiée et le propriétaire en décida la démolition… Hormis quelques dépendances magnifiquement préservées par un particulier, les autres bâtiments sont aujourd’hui modernisés et abritent les ateliers de boulangerie Dhondt tandis que les établissements Acar occupent partiellement l’ancienne forge et la brasserie.

Il convient de mentionner également que dans l’immeuble de la place occupé actuellement par le restaurant « Au Coq wallon », sur la cheminée de la première pièce, figurent des armoiries attestant la présence de l’Ordre dans le village. Ce blason (figure 3) est celui de Jean, André, Hercule de Rosset, duc de Fleury, marquis de Rocozel.
En réalité tout s’explique lorque l’on découvre que cet immeuble servi de cure aux XVII et XVIIIèmes siècles et que de 1692 à 1712, le curé de la paroisse qui l’occupait, un certain Nicolas NICODEME, était lui-même membre de l’Ordre.
Signalons aussi que sur la porte d’entrée figurait l’inscription suivante : « Alphonse, Prince de Lorraine, chef d’escadre – Commandeur du Hainaut 1704 ». L’histoire nous apprend que ce Prince fut tuée dans un combat naval devant Gibraltar le 24 août 1704.

Enfin, clôturons cette rubrique en faisant mention de la présence d’un autre symbôle de l’Ordre dans le porche de l’église, un agneau mystique ornant la clé de voute datant XVIe siècle.

Vestige de la présence de l’Ordre au sein du village, ce détail de la porte de la sacristie de l’église…
… et ce blason sur la cheminée de la première pièce du restaurant de la Place dit « Au Coq Wallon ».
Les bâtiments de la ferme PECHER (Cense ou ferme de l’Ordre de Malte) tels que figurant sur les anciens plans cadastraux dressés par F. LEROY au début du XIXème siècle. Comparaison très intéressante avec le plan suivant réalisé plus d’un siècle auparavant.
Plan vraisemblablement réalisé en vue de la construction de la ferme. Datation probable : fin du XVIIème siècle.
Cette photographie de la grange et de l’entrée de la ferme de l’Ordre de Malte date de l’époque où le tram circulait encore le long de la chaussée (probablement les années 50).
La grange (portant l’année 1700 sur la façade) vue de l’intérieur de la cour de la ferme.
Détail du plan de la chapelle dédié à Saint Jean avec positionnement de l’autel. La chapelle fut hélas démolie à la fin du XVIIIème – début du XIXème siècle …
Emplacement de l’ancienne chapelle St-Jean. 
Le mur actuel recèle des pierres de fondations.
La chapelle Saint-Jean représentée sur la carte de Ferraris de 1775 (nous avons ajouté l’indication).
Clé de voute du porche de l’église (XVIe siècle).

©Texte de Bernard Detry

Un cousin abandonné.

A une dizaine de kilomètres à l’est de la ville de Sisteron (Alpes de Haute-Provence) se trouve l’attachant village de Saint-Symphorien abandonné de tous.

La route venant de la vallée de la Durance tourne dans les bois en franchissant de petit cols. Soudain apparaît la vallé du Vançon. Vaste site ou s’inscrit, inattendue, l’arche angulaire d’un pont.
Le pont de la Reine Jeanne. Il est devant vous et, d’un saut hardi et vigoureux, franchit le torrent du Vançon. Un torrent vif, bien nourri, drainant depuis les Monges un immense pays. Au fond de cette clue que dominent au loin les hautes barres de Trénon n’habite que la solitude. Il n’y a personne autour de vous. Si, il y a le pont de sublime beauté et l’on perçoit sa présence comme un être de vie et de chair.

Le pont franchi, le chemin vous porte pédestrement à Saint-Symphorien, village abandonné de tous. Ces cinquante dernières années n’y habitait plus qu’une seule famille : le dernier des Bayle en fermant les yeux a livré le village à l’oubli. N’y résident plus actuellement que le soleil et le vent, ce vent qui use inlassablement de sa force aveugle les églises désertes et les maisons esseulées.

Et si des amoureux de vieilles pierres sauvaient ce cousin abandonné ?
Prêt pour l’aventure ? Contactez-nous : symphorinois@skynet.be 

Juillet 2008 : une maison est en construction à l’entrée du village. Serait-ce un gîte qui redonnerait vie aux lieux ? Espérons le…

En quittant Sisteron, nous traversons la Durance…
… et les cultures de la vallée.
Blotti dans une autre vallée, celle du Vançon …
… le pont de la Reine Jeanne …
… que vous franchirez à pied pour rejoindre Saint-Symphorien après une demi heure de marche.
Il ne reste plus qu’un village en ruines..
… que vous découvrirez dans un silence émouvant.
Quelques murs subsistent dont la façade de l’école construite en 1881.
Un banc attend les amoureux.
Un merveilleux endroit dessiné par Paul Maudonnet vers 1970.
La carte au trésor.

©Texte de Bernard Detry

Images d’un passé simple.

Des photographies anciennes du village.

Cette rubrique, présentée en trois parties, est réalisée grâce à des photographies et documents anciens mis à notre disposition par les symphorinois. Des images retrouvées dans de vieux albums, des greniers ou des brocantes qui évoquent un passé dans lequel il faisait bon vivre.
De très nombreux documents sont à connotation religieuse. Il ne s’agit pas d’un choix délibéré mais de la simple constatation de l’importance du « Sacré » dans le vécu populaire quotidien d’antan.

En 1930, le centenaire de l’indépendance de la Belgique fut commémoré. A cette occasion, une centaine de symphorinois furent réunis et prirent la pose devant l’ancienne maison communale. Les drapeaux des diverses corporations ou associations étaient mis à l’honneur et une indication « Saint-Symphorien 1830 – 1930 » avait été apposée au-dessus de la porte d’entrée de l’immeuble communal.
Peut-être, en y regardant de plus près, reconnaîtrez-vous un parent ou un vieil ami. En tout cas, on distingue immédiatement le Roi des Archers de l’année 1930 lequel porte fièrement son collier en argent (cf. infra la « Vie associative »).
Des militaires, des miliciens et des musiciens entre autres. Ces photographies du centenaire nous ont été fort aimablement prêtées par la famille Bautière-Marozzo.
Les élèves de l’enseignement communal et catholique de l’époque posèrent également pour la circonstance. Nous avons vu que l’ancienne maison communale est aujourd’hui le siège social du Groupe Renmans S.A. On constate qu’à l’époque, la façade comprenait un fronton sur lequel les mots « Maison communale » étaient apposés.
A gauche, les élèves de l’Ecole Communale.
A droite, les élèves de l’Ecole Catholique. L’école libre des « Filles de la Sagesse » vit le jour en 1902.
Aux chapitres « Histoire » et « Découverte Nature », nous avons parlé de l’importance de l’exploitation des carrières de phosphate pour le village à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Ici, une vue d’ensemble de « La Société Anonyme des Phosphates de et à St-Symphorien ».
La cour de l’exploitation et les moyens de transports : le petit train à vapeur et les chevaux. Documents aimablement mis à notre disposition par la famille BIENFAIT.
Ce petit train pouvait emprunter le réseau du tram à vapeur. Voyez également ci-dessus au chapitre « Chroniques anciennes », la rubrique consacrée aux anciens transports.
Livraison de fûts par la brasserie.
L’ancien immeuble Sébille aujourd’hui école libre des Filles de la Sagesse (et couvent).
Le Petit Pavé.
Les Quatre Pavés.
Le bureau de Poste.
Livraison de tabac d’Obourg (1911).
Même scène
Festivités sur la Place.
Même scène.

©Texte de Bernard Detry

Images du passé (suite).

Des photographies anciennes des processions du village.

Reconnaissez-vous un parent, un ami ? Dans l’affirmative, signalez le nous. Nous indiquerons le nom en regard de la photo concernée.

Photo 1.
Photo 2.
Photo 3.
Photo 4.
Photo 5.
Photo 6.
Photo 7.
Photo 8.
Photo 9.
Photo 10.
Photo 11.
Photo 12.
Photo 13.
Photos 14 a et b.
Photo 15.
Photo 16.
Photo 17.
Photo 18.
Photo 19.
Photo 20.
Photo 21.

©Texte de Bernard Detry

Images du passé (fin).

Des souvenirs anciens.

Cette dernière partie des images anciennes traite d’évènements qui ont marqué le village.

Année 1951 : l’abbé Jean-Pierre MARCQ nouveau serviteur de Dieu
Une grand-messe dite « de prémices » qui rassembla la toute grande foule. Voyez également dans l’espace Bibliothèque l’article de presse de l’époque relatant l’évènement.

©Texte de Bernard Detry

L’Eglise et son Trésor.

D’après les notes de feu Arthur Durant lesquelles décrivent avec précision ce sanctuaire depuis le XIIe siècle.

La présentation actuelle de l’édifice révèle trois époques bien distinctes :
– la plus ancienne est le chœur à chevet polygonal du XIIème siècle ; 
– puis vient le clocher, en pierres de taille, dont les origines se situent aux environs de 1450 ; il abrite une belle gamme de trois cloches dont deux datent de 1708 et sont toujours en service ;
– l’agrandissement des nefs a été décidé en 1708 par l’Ordre de Malte et les travaux dirigés par les architectes Merlin et Debrissy ; le curé Délizée entreprit en 1933 la restauration complète de l’église et ce fut une réussite sans précédent : le plâtras a été enlevé, une corniche vétuste qui contrariait l’élan des voûtes a été supprimée ; briques et pierres, dans leur état naturel, laissent apparaître de fort jolies voûtes ainsi que deux piliers de matériaux de remploi provenant de l’ancienne église.

Le porche d’entrée est formé de voûtes d’ogives sur culots à nervures et formerets hennuyers avec une splendide clé portant un agneau sculpté (XVIème siècle).

En pénétrant dans le sanctuaire le visiteur est impressionné par la grande clarté qui y règne ainsi que par le bel autel moderne qui se trouve au rond du choeur et qui est dominé par un grand crucifix datant de la mission de 1871; il remplace un ancien autel vétuste. Les deux autels latéraux, de style Renaissance datent de 1640 et l’ancien maître-autel était de la même époque. Une statue en bois de Saint-Symphorien orne l’ autel du Patron de la paroisse. Une fort belle statue, don de la Baronne de Saint-Symphorien, domine l’autel de la Vierge et un tableau de 1767 représente trois religieuses d’Epinlieu contemplant une apparition de la Vierge avec l’Enfant Jésus et le diable qui fuit à cette approche. On y remarquera les armoiries de l’ Abbaye qui se composent de trois églantines. Sur l’autel un beau crucifix en ivoire, don de la Paroisse lors du départ de l’ Abbé Délizée et placé à cet endroit suivant son désir, après sa mort. Enfin au sommet de l’autel, dans une loge, surmontée d’un dais, une Pietà attribuée au XVe siècle. Près de l’autel un cadre de fer forgé par Jacobs, artiste montois entourant une gravure de Notre-Dame de Grâces. 

Les fonds baptismaux (XVIIIème) étaient décorés d’un tableau découvert sous celui de l’autel de la Vierge lors d’une restauration de ce dernier. Il figure la Vierge prenant six religieuses d’Epinlieu sous sa protection, l’Abbesse Humbeline Migoet étant représentée ainsi que ses armoiries, trois têtes de Maures, et sa devise « Virtus et Amor ».
Il existe deux autres tableaux : Sainte Cécile à l’orgue de l’école Italienne et une mauvaise copie d’un fragment de l’ Assomption de Rubens. 

Concernant l’orgue et les cloches, voyez infra la rubrique « Musiques célestes ».

Ancien sanctuaire religieux, l’église, bien que d’apparence modeste, recèle un véritable trésor : la précieuse châsse du XIIème siècle, joyau inestimable de l’art mosan qui a figuré à plusieurs reprises dans des expositions d’art ancien religieux

Il s’agit d’un coffre en chêne, recouvert de cuivre finement ciselé, représentant sur les côtés les douze apôtres, sur le toit, les vertus théologales, au faîte une belle galerie de grosses perles en cristal de roche, les pignons figurant le Sauveur et la Vierge en belle ronde-bosse, le tout enrichi de beaux émaux mosans de grande valeur archéologique. 

On peut y lire « F O R T I T U D O . P R U D E N T I A . J U S T I C I A » en caractères latins, 
soit Bravoure Prudence Justice.

La châsse contient des reliques de l’époque des croisades : terre du Mont des Oliviers, relique du temple de Jérusalem et de la cité de Nazareth. Il y a quelques années la chasse fut ouverte et on put ainsi vérifier l’exactitude de ces renseignements. C’est à cette occasion qu’il y a été introduit une relique de Saint-Symphorien, authentifiée par Monseigneur Lebrun, évêque d’Autun où a été consommé le martyre du saint.

La châsse repose dans l’église sur un socle de style roman. C’est l’existence de cette châsse qui donne lieu à la grande procession qui chaque année déroule son cortège sur un parcours de quelques quinze kilomètres Nous reviendrons sur les processions du village dans le chapitre  » La Confrérie ». Voyez également ci-après la rubrique « Le Grand Tour » (évocation photographique).Une rubrique spéciale est, par ailleurs, consacrée à « La châsse en détails ». 

Traditionnellement, le pélérinage à Saint-Symphorien et son tour multiséculaire se déroulent le jeudi qui suit la Pentecôte. Cette tradition veut que lors de l’attribution de la paroisse de Saint-Symphorien à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1177, Mgr Allard, évêque de Cambrai, ait apporté la châsse. Pour conjurer le sort et mettre fin au fléau de l’époque, la peste (cf. infra la chapelle SAINT-ANTOINE-EN-BARBEFOSSE), les habitants décidèrent de processionner ladite châsse autour du village pour éradiquer le mal. La peste disparut et le tour se perpétra au cours des siècles.

Comparons, en bons montois, avec la procession multiséculaire du Car d’Or. A l’origine de celle-ci, la terrible épidémie de peste de 1349. Pour combattre le fléau, les autorités religieuses décidèrent d’implorer la miséricorde et l’assistance des saints de la cité du Doudou. Le 7 octobre 1349, le clergé et la population de Mons partirent en procession avec les reliques de Sainte Waudru. Le mal cessa et la procession perdura en guise de reconnaissance.

[Sources : Jean DEMULLANDER, Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut. – Jean DEROUBAIX, Le Dictionnaire du Hainaut. – Le Patrimoine monumental de la Belgique, Tome 4, Hainaut/Mons.]

Le trésor de l’église : la châsse du XIIème siècle. (Photographie Michel LEFRANCQ – protégée par Copyright).
La châsse est revêtue d’une protection en verre, notamment lors des Processions. On aperçoit parfaitement le pignon figurant le Sauveur. La vitrine de protection fut confectionnée en 1911, après la première restauration de la châsse, à la demande de l’abbé LAMBERT.
Ici apparaît le pignon figurant la Vierge en belle ronde-bosse. (Photographies YRTEDiffusion.)
L’Eglise dans un écrin de neige. Remarquons que la flèche du toit est inclinée vers l’Ouest.
Le clocher, en pierres de taille, dont les origines se situent aux environs de 1450. Le coq culmine à une hauteur de 34 mètres.
Visite historique de l’église. La date de la prise de vue figure sur la photo. Façade Ouest.
Façade Nord.
Façade Est.
Le choeur.
Le fond de l’église et son jubé
Détail du jubé 36 ans plus tard
Autre vue du choeur et autre époque.
Autel majeur
Vers l’autel de la Vierge.
Vers l’autel de Saint-Symphorien.
La châsse et l’autel de Saint-Symphorien.
Le fond du collatéral sud et la châsse.
La châsse de Saint-Symphorien.
Détail de la châsse : pignon avec la Vierge à l’Enfant. En 1975 avant sa dernière restauration.
Vue identique à la précédente mais prise en 1976 après restauration.

©Texte de Bernard Detry

La châsse en détails.

Peu de personnes ont l’occasion de voir des détails de la châsse et d’apprendre à son sujet quelques détails. En voici l’opportunité.

Commencée vers 1160, la châsse garde de cette époque des émaux champlevés et divers ornements ciselés, puis des figures en relief : le Christ, la Vierge, un Ange, Aaron et un évangéliste courbé sur son écritoire.
Dégradée, peut-être dans un incendie, elle fut restaurée une première fois aux environs de 1275 dans le style et à la manière propre des ateliers de l’Entre-Sambre-et-Meuse.
L’orfèvre est inconnu. La châsse a, sans doute, été réalisée en trois étapes : 1160, 1251 et 1300.

A la base, la châsse a été confectionnée en chêne. Les métaux utilisés ensuite sont du cuivre, du laiton et de l’émail.
La technique employée : coulé, émail, champlevé, doré et ciselé.

Cette châsse relève de l’art roman. Les douze apôtres sont représentés sur les faces. On découvre également notamment trois des quatre vertus théologales sur les versants du toit. On peut y lire, d’un côté, « Fortitudo et Prudentia » (Force et Prudence) et, de l’autre, « Justicia » (Justice).

La tradition rapporte que la châsse aurait contenu à diverses époques des reliques provenant :
– de la maison de Sainte Anne,
– de la cité de Nazareth,
– du temple de Jérusalem,
– du lieux où les anges apparurent aux bergers lors de la naissance du Christ,
– de la pierre sur laquelle dormaient les apôtres lors de la prière du Seigneur,
– du lieu où se cachèrent les apôtres lors de la passion du Sauveur,
– du lieu où les apôtres dictèrent le symbole de notre foi,
– du Mont Thabor,
– du Mont des Oliviers,
– du tombeau de Saint-Joseph,
– du tombeau des Saints innocents,
– d’un os de Saint-Blaise,
– de la pierre sur laquelle dormait Saint-François,
– du crâne d’une Vierge Martyre, compagne de Saint-Ursule.

Photographies YRTEDiffusion.

La châsse, vue d’ensemble, face « JUSTICIA ».
Ornements – émaux mosans.
Le Christ, figure en relief.
La Vierge et l’Enfant, figures en relief.
Evangéliste courbé sur son écritoire
Vertus théologales : Force et Prudence.
Un apôtre représenté sur la face « JUSTICIA ».
La crête est garnie de boules de cristal de roche.
Détail : il semblerait que des pierres serties aient disparu.
La châsse, vue d’ensemble, face « FORTITUDO ». Un travail d’orfèvre vraiment magnifique…

©Texte de Bernard Detry

Objets du culte.

Calices, ciboires et autres trésors de la fabrique d’église.

Par « objet du culte », on entend :
objet lié à l’autel, objet lié à l’Eucharistie, objet lié aux autres sacrements, objet lié à l’ablution à l’aspersion et à l’encensement, objet lié à l’offrande et à la quête, objet lié aux temps de Noël et de Carême, objet lié à la consécration des églises des autels et de la Porte sainte, boîte et coffret pour le rangement des objets liturgiques, objet funéraire, objet lié à la procession, objet de dévotion, objet lié au pèlerinage, objet pour l’éclairage, insigne ecclésiastique.

Phylactère en argent du XIXème siècle (morceau de parchemin portant un passage de l’Ecriture).
Calice en argent. Formes unies. Style Louis XVI par A.C.J. de Bettignies. Fin du XVIIIème siècle. Quatre poinçons : Mons – tête de moine. 1790 . Offert par Mr. le Baron de Freslon. Hauteur : 25,5 cm.
Reliquaire en argent de Saint-Symphorien. A cylindre horizontal sur tige à pied rond. Quatre poinçons de Mons (aigle – 50). Année 1750. Hauteur 27 cm.
Reliquaire montrance de Saint-Symphorien en laiton repoussé et doré. Médaillon oval sur pied rond. Seconde moitié du XVIIIème siècle. Hauteur 42,50 cm.
Calice par G. Durieu de Tournai 1914. Copie d’après modèle ancien d’Hugo d’Oignies. En argent partiellement mielle et doré avec pierreries. Gravures représentant la Vierge à l’Enfant, St-Louis, St-Joseph, Saint avec initiales AMDG (probablement St-Ignace-de-Loyola), St-évêque avec brebis, Saint portant un livre, St-martyr, St-Benoît, St-moine tenant des chaînes, St-Grégoire. Sur le pied, les personnages de la Cène sous des arcades. Sur la coupe inscription : Leroy Hector 1888 – Ordination 1914 Tournai.
Calice néo-gothique, moitié du XIXème siècle. Métal argenté. Coupe en argent doré et cabochons. Don du curé Hénau (1855-1867). Hauteur : 21 cm.
Ciboire à couronne en argent. Style Louis XV. Epis et raisins sur la fausse-coupe. Poinçons : Mons – P – couronne – 62. 1762. Hauteur : 34 cm.
Encensoir argenté du milieu du XIXème siècle
Ostensoir-soleil en argent et cuivre doré. Paraît être du début de l’Empire. La gloire à tête d’angelots. Epis, raisins et angelots soutenant la couronne. Poinçons : Mons – G – couronne – 92. 1792.

©Texte de Bernard Detry