Musiques célestes.

La présente rubrique ambitionne de vous faire découvrir l’orgue et les cloches de l’église. Cet instrument d’un âge respectable (daté de 1763) et ces vieilles dames (installation en 1708) ont également une histoire intéressante. En voici l’essentiel.

I. L’orgue.

Construit en 1763 par Armand Joseph LION (1720-1805), facteur d’orgues installé à Mons, il fut restauré de 1984 à 1986 dans le plus grand respect de son esthétique et de sa technique d’origine. Il s’agit en réalité d’un orgue dit positif (cf.schéma ci-dessous) de type classique.
Il est sans conteste un des plus intéressants de la région montoise. Il mériterait assurément l’organisation de concerts au sein de l’église.

L’instrument se compose (cf. infra schéma) :
– du Grand Orgue,
– de la console (nouvelle),
– du clavier,
– du pédalier,
– de la tuyauterie en étain (d’origine),
– du buffet (original) entièrement en chêne,
– de la soufflerie (neuve) située dans le soubassement,
– du sommier (original),
– de la transmission mécanique (neuve).

II. Les cloches.

Bien que la construction du clocher se situe aux environs de 1450, ce n’est qu’en 1562 que les annales font allusion aux cloches. Leur installation eut lieu en 1708, en souvenir de l’accession de Robert de Choysy, écuyer, à la seigneurie de Saint-Symphorien. 
Il s’agit de trois belles cloches fondues en même temps par Félix SANARD de Tournai :
– ANGELIQUE, placée dans la charpente, au niveau des abat-sons supérieurs : 850 kgs – FA ;
– BEATRIX : 1200 kgs – MI ;
– MARIE-FRANCOISE : 1600 kgs – RE ; félée, elle fut refondue en 1919 par MICHIELS de Tournai et pris le nom MARIE-LOUISE.

En 1919 également, la suspension des trois cloches fut renouvelée (nouvelles roues en orne et coussinets à billes).
En 1933, elles furent électrifiées par M.DELIZEE et par M.Vital DUBOIS. Le glas fut installé à cette occasion.
En 1943, Marie-Louise fut enlevée par les Allemands et remplacée en 1953 par EMMY-MARIE (1800 kgs – DO dièse – fondeur MICHIELS de Tournai). La marainne était Emmy MAIGRET de PRICHES et le parrain l’abbé Jean-Pierre MARCQ (cf rubrique « Images du passé »).

Schéma de l’orgue positif de type classique.
L’orgue restauré.
Faire-part de consécration de EMMY-MARIE – 25 mai 1953.
La jeune EMMY-MARIE.
Renouvellement de la suspension (1919).
Refonte de Marie-Françoise et naissance de Marie-Louise (1919).
Marie-Louise enlevée par les allemands en 1943.

©Texte de Bernard Detry

La Chapelle St Antoine

Bien que située quelques centaines de mètres en dehors du périmètre du territoire de Saint-Symphorien, à savoir à la lisière du bois d’Havré derrière la clairière de la Longue-Roië, il est important de faire découvrir cette chapelle trop ignorée.

L’histoire de la chapelle de Saint-Antoine en Barbefosse nous replonge dans la période des épidémies ayant frappé Mons et ses villages avoisinants au Moyen-Age. Châsses et processions retrouvent ici leur légitimité.

Erigé derrière l’actuel Institut provincial de promotion de la santé (Domaine provincial du Bois d’Havré, rue St-Antoine, 1 – 7021 Havré), à l’Ouest de la bretelle d’autoroute et du château d’Havré, cet ancien oratoire se présente sous la forme d’un petit édifice gothique long de 10 mètres et large de 6,45 mètres blotti dans un creux de terrain planté d’arbres construit entre 1389 et 1409.

La chapelle fut élevée à l’emplacement d’un petit ermitage dédié à Saint-Antoine, après l’épidémie de « mal des Ardents » de 1382. Au Moyen Age, le mal des Ardents, appelé ainsi parce qu’il donnait l’impression d’avoir le ventre dévoré par le feu, s’appelait aussi « feu Saint-Antoine », lequel saint fut invoqué contre les épidémies.

S’il faut en croire un manuscrit de 1598, des chevaliers hennuyers, en route vers Jérusalem en 1352, promirent de se mettre au service des Antonins s’ils échappaient aux Turcs qui les assiégeaient dans l’île de Rhodes. Rentrés sains et saufs, ils reçurent l’autorisation du pape de fonder l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Antoine, un ordre plus proche de l’esprit chevaleresque que de l’idéal religieux, et qui n’avait rien à voir avec l’Ordre des Antonins. Les chevaliers de Saint-Antoine souhaitaient s’installer à Mons mais personne n’accepta de les accueillir. En 1362, alors que le Connétable de l’Ordre traversait le bois d’Havré, il découvrit une clairière entourée de ronces. Avec l’appui de Gérard d’Havré, les chevaliers construisirent une petite chapelle flanquée d’une chambrette pour y loger un ermite. L’oratoire abritait un crucifix, une statue de la vierge et celle de Saint-Antoine. Un Montois victime du « mal des Ardents » vint y prier et obtint la guérison. Un charpentier de Gottignies connut là une grâce identique.

Durant l’épidémie du mal des Ardents qui s’abattit sur la région de Mons en 1382 et la peste de 1400, une foule accourut à l’oratoire et y laissa de nombreuses offrandes afin de bâtir une chapelle aux dimensions plus importantes. Le seigneur d’Havré, Gérard d’Enghien, surnommé « le Barbe », et dont le pavillon de chasse se trouvait à proximité, donna son accord pour l’édification d’une chapelle nouvelle et on extraya du sol d’Havré les pierres nécessaires à cette construction. En remerciement à Gérard d’Enghien, on appela la chapelle « Saint-Antoine-en-Barbefosse » (fosse car la chapelle se trouve dans un creux).

« A PESTE, FAME ET BELLO, LIBERA NOS, SANCTE ANTONI » 

De la peste, de la faim et de la guerre, délivre-nous Saint-Antoine. Inscription figurant sur une statue du saint dans la chapelle.

Albert de Bavière, Comte de Hainaut, désira perpétuer le souvenir de la cessation du fléau de 1382. Il institua à cette époque dans le comté l’Ordre des Chevaliers de Saint-Antoine. Le siège de cet ordre fut établi dans la chapelle qui possédait une nef et un chœur. Les sires d’Antoing, de Ligne, d’Havré et de Longueval furent les premiers membres sous l’autorité d’un grand maître (le premier fut Albert de Bavière et le dernier, en 1700, le Roi d’Espagne). C’était à Barbefosse que les chevaliers recevaient le collier de l’ordre et plusieurs y désignèrent leur lieu de sépulture. Des seigneurs étrangers pouvaient se joindre à l’ordre.

Des armoriaux anciens représentèrent les différents blasons des membres. Un exemplaire acquis par le chanoine PUISSANT est actuellement la propriété de la Bibliothèque de l’Université de l’Etat de Mons. Nous reproduisons in fine de cette rubrique le folio 20 recto de cet armorial. 

[Source : Le culte de St-Antoine-en-Barbefosse – Willy Staquet – Haynau, revue d’histoire religieuse du comté et de la province de Hainaut, n°4 octobre 1992] 

Les environs de la chapelle vus par satellite (Google Earth).
Le hameau Saint-Antoine et la chapelle sur un plan cadastral du milieu du XIXème siècle (plan POPP).
La chapelle blottie dans son vallon.
Armoiries sur la façade au dessus du porche d’entrée.
L’intérieur de la chapelle est rarement visible – Vue depuis une ouverture de la porte.
Armorial de Saint-Antoine-en-Barbefosse – folio 20 recto. Inscription au centre-droit : « Ma tresdoubtee Dame marguerite de bourgogne Contesse de haynau holandes et zelandes ». Remarquez le collier, le tau (croix) et la clochette d’or.
Une stèle adossée à la chapelle témoigne d’une épidémie subséquente vers 1616.

©Texte de Bernard Detry

Une stèle adossée à la chapelle témoigne d’une épidémie subséquente vers 1616.

Les murs de l’église portent de curieuses « marques de fabrique ». Ces incrustations dans la pierre témoignent de leur origine. Ce sont les signes lapidaires.

I. INTRODUCTION.

Le marquage des pierres remonte à la lointaine antiquité. Cette tradition réapparaît au 12ème siècle du fait de l’essor considérable de l’architecture dû à un extraordinaire élan de la foi. L’usage se poursuivit de l’époque romane au 18ème siècle. 

Il convient de distinguer plusieurs sortes de marques.

Le « signe de tâcheron » était le signe distinctif que chaque tailleur de pierres devait graver sur une des faces de la pierre taillée afin que le chef de chantier puisse vérifier la qualité de son travail et dénombrer la quantité de pierres équarries pour le payer en conséquence. Il s’agit d’un signe d’identité qui exprime à la fois la responsabilité et l’identité de son ou de ses auteurs.

Ce signe n’est cependant pas le seul signe lapidaire que l’on trouve sur un grand nombre d’édifices et qui est en relation directe avec le métier de bâtisseur. Il y a un autre groupe très important, celui des signes utilitaires, dont la mission est de rendre plus aisé le placement des pierres dans la construction.
Le « signe de pose » permet aux maçons de superposer les pierres dans un ordre déterminé.
Les « signes d’appareillage ou marques d’assemblage » sont destinés à faciliter la tâche du maçon dans le placement des pierres qui doivent se juxtaposer.
Les « signes de hauteur d’assise » marquent toutes les pierres d’une même hauteur du même signe. Il s’agit généralement d’un chiffre romain, qui est fonction de la hauteur. Ce signe apparaît souvent comme deuxième signe à coté du signe de tâcheron. 
Les « marques de localisation », généralement des lettres combinées avec des chiffres, permettant de distinguer divers éléments semblables qui, dans une même construction, doivent être placés à des endroits différents, par exemple la fenêtre A avec les pierres AI, AII, AIII…. la fenêtre B, avec les pierres BI, BII, BIII…, et ainsi de suite. 
Les « signes de provenance » renseignent le maçon sur la carrière d’où viennent les pierres. Ces signes ont leur importance si l’édifice à construire est fourni en pierres provenant de différentes carrières et dont les pierres ont des qualités techniques différentes. 
Finalement, il y a le « signe de destination », qui a son utilité si une même carrière fournit des pierres à différents chantiers. 

II. LES MURS DE L’EGLISE DU VILLAGE.

Des signes lapidaires ont été relevés sur les pierres des murs extérieurs de l’église. Ils ont été localisés aux endroits suivants :
– façade Ouest : porche d’entrée (P-E), tour (T) et soubassement (S-O),
– aile Nord : soubassement (S-N.a et S-N.b),
– aile Sud : mur d’angle (A-S) et soubassement (S-S).

Ces signes sont relativement peu élaborés. Il devrait s’agir de signes de tâcherons. Reste à identifier leurs auteurs ou, à tout le moins, leur époque. L’étude est en cours par comparaison à d’autres signes lapidaires découverts dans le pays notamment par l’historien M.Jean-Louis Van Belle 
(Braîne-le-Château – site internet : http://users.skynet.be/sky98372/cirg.html).

Les représentations photographiques ci-dessous illustrent les divers signes trouvés. Des marques identiques figurent à l’intérieur de l’église, essentiellement sur les colonnes. A vous cette fois de les découvir. 

La recherche de sigles constitue un jeu de piste original qui ne manquera pas de passionner les enfants…et leurs aînés.

Porche d’entrée.
Tour.
Soubassement Ouest (à gauche du porche)
Soubassement aile Nord (a).
Mur d’angle Sud
Soubassement aile Sud.
P-E.
S-N.a.8.
S-O.7.
S-N.a.1, S-N.a.3, S-N.a.6, S-N.a.7, S-O.2, S-O.3, S-O.6, S-S.1.
S-N.a.4, S-N.a.5, S-N.a.9, S-N.a.13, S-N.a.14, S-O.8.
Avez-vous découvert ce signe lapidaire à l’intérieur de l’église ?

©Texte de Bernard Detry

Les chemins vicinaux.

Extrait du procès-verbal du 10 juin 1806 de la municipalité de Saint-Symphorien,

N.B. : le terme « vicinal » provient du latin « vicinus » qui signifie voisin ; par extension, un chemin vicinal est une route étroite qui met en communication des villages voisins.

Nous reproduisons, sans en modifier l’orthographe, le texte du procès-verbal précité en y insérant des renvois in fine afin d’actualiser la dénomination des chemins, sentiers, ruelles, piedsentes pour rendre la lecture plus participative.

ASSEMBLEE MUNICIPALE DE SAINT-SYMPHORIEN.

« Avons désigné la longueur et la largeur des chemins comme il étoit équis par ledit arrêté savoir :
1°. Chemin Blancart allant d’havré à armignies, à environ un cart de lieu de la Chaussée de Binche à Mons jusqu’au territoire d’armignies ; ce dit chemin a été reconnu qui devoit avoir la largeur de vingt exhenerat (1) entre les fossés ;
2°. Le Chemin dit du Tilleul (2) allant de Saint-Symphorien à havré depuis la chaussée de Mons à Binche jusqu’au territoire d’havré. Le dit chemin peut avoir 25 minutes de longueur (3) et doit avoir vingt pieds de largeur entre les fossés, ce dit chemin doit en a voir de chaques côtés tous le long.
3°. Le chemin de la Cavée (4), partant de la chaussée de Mons à Binche allant rejoindre le chemin de St Druon conduisant à Spienne peut avoir sept minutes de longueur, ce chemin doit avoir vingt pieds entre les fossés.
4°. Le chemin dit de St Druon partant du chemin Blancart jusqu’au territoire d’Epienne peut avoir environ vingt minutes de longueur cedit chemin doit avoir 20 pieds de largeur entre les fossés.
5°. Le Petit Pavé (5) partant de la place de St-Symphorien allant rejoindre le chemin Fromont ou dit du mont Marler (6) jusqu’au chemin du Tilleul à havré peut avoir dix minutes de longueur ; ces dits chemins doit avoir vingt pieds extrénant entre les fossés.

Noms des chemins connus sous les noms de Ruelles de 18 pieds de largueur :
1°. la ruelle dit de St Léonard (7) doit avoir 18 pieds mais le grand chemin allant du Sart doit avoir vingt pieds de large. Il s’en trouve même trente à 35 à certains endroits. Ces deux chemins ensemble peuvent avoir 25 minutes de longueur jusqu’au territoire d’havré et de Mons allant sur aubourg.
2°. le ruel dite de Cantraine (8), y compris le chemin des Monceaux (9) partant de la place de St-Symphorien jusqu’à la chaussée de Chimay (10) peut avoir vingt cinq minutes de longueur. Ce chemin doit avoir 18 pieds de largeur entre les fossés.
3°. la ruelle dite du Maret (11) conduisant à la place de St-Symphorien, partant d’auprès la ferme Reghem jusqu’à la dite place peut avoir un demi cart de lieu de longueur ; cette ruelle doit avoir 18 pieds entrénant entre les fossés.
4. la ruelle de 7 pieds dite ruelle de Bréadas, aujourd’hui plus connue sous le nom de la ruelle Maurepas (12) conduisant de la place à la chaussée de Mons à Binche doit avoir 7 pieds de largeur.
5°. Ruelle de la Motte (13), venant d’Epienne à St-Symphorien allant rejoindre la ruelle de Rachir (14) doit avoir six pieds entre les fossés et il doit y avoir un fossé tout le long de l’héritage de Baudoux et de Themont pour conduire les eaux au Rieux de la ville.

Sentiers passant sur le territoire de Saint-Symphorien :
1°. Le sentier conduisant de Mons à Binche dit piésente de Binche.
2°. Le piésente allant à havré dit la piésente d’havré, passant sur la prairie Putsage(15).
3°. la piésente dite de Sernaut (16) passant par la ferme de la commanderie et dans l’héritage des héritiers Navaut et la closière de la fosse, allant rejoindre la ruelle Maurepas.
4°. La piedsente allant aux Brulottes (17), partant du chemin Saint Léonard passant entre l’héritage de Floribert Manderlier et la Closière des Sébilles et passant dans le bois d’Espinlieu au même endroit ou passit la procession ; ce sentier va rejoindre le sentier d’Havré auprès du Rieu de la Ville.
5°. La piésente allant de la place de St Symphorien à Spiennes (18).
6°. La piésente dite ruelle de la Marguerite(19), partant du petit Pavé allant rejoindre la ruelle du Marez (20) doit avoir six pieds de largeur.
7°. La piésente nommée la piésente du Préchons (21) partant de la chaussée de Mons à Binche, allant rejoindre la ruelle dite du Marez (22) conduisant à la place de St Symphorien.

[…] 

A été ainsi convenu à l’assemblée municipale du dix juin 1806 a été signé en céance.
A.J. Petit – P.J. Putsage – A.J. Deprez – C. Delcampe – A. Dubreux – Ysidore Noël – Ignace Voituron lieutenant maire. »

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RENVOIS
(1) mot inconnu
(2) chemin d’Havré
(3) la longueur est mesurée par le temps mis à la parcourir
(4) disparu
(5) rue François Marcq
(6) rue Jules Antheunis
(7) rue Paul Dufour (?)
(8) chemin Saint-Pierre
(9) rue Félix Maigret de Prisches
(10) chaussée de Beaumont
(11) disparue
(12) ruelle Saint-Roch
(13) disparue
(14) rue Georges Wattiez
(15) disparue
(16) Piedsente d’Obourg
(17) Chemin Brulotte – chemin Vert
(18) Sentier Sebille
(19) rue Fernand Huart
(20) disparue
(21) rue Albert Clerfays
(22) rue François Hennebert

[Rubrique réalisée selon des documents d’archive de la famille Marcq].

Piedsente du Cabinet Cossée.
Piedsente d’Obourg.
Sentier Sebille.
Piedsente d’Harmignies.
Chemin Saint-Drion.
Sentier de la Violette.
Chemin Perdu (la Grosse Borne).

©Texte de Bernard Detry

Le patrimoine architectural et culturel du village

Le présent chapitre consacré au patrimoine est assurément le plus important du site. Sa conception quelque peu originale en raison de son menu déroulant repose sur deux objectifs :

– le premier, en faciliter la consultation par un accès direct à l’information recherchée,
– le second, permettre la mise en ligne de nouvelles rubriques dans un avenir rapproché.

Bon nombre de données historiques sont, en effet, encore à exploiter. Révélons, à titre d’exemple, qu’une étude de juin 2005 a permis de recenser au sein du village plus de 250 maisons dont la construction remontait avant l’année 1850. Certes beaucoup d’entre elles ont subi des transformations au cours des ans. Elles constituent toutefois une source fabuleuse d’informations sur notre passé : brasseries, distillerie, moulins, ateliers de charron et de menuiserie, tuilerie etc… 

D’autres aspects plus insolites du village ne manqueront pas de nous fasciner. Mentionnons notamment les caves anciennes et les souterrains. Nous vous recommandons une visite régulière du site afin de découvrir ses nouvelles rubriques et mises à jour. 

La visite d’aujourd’hui continue.

©Texte de Bernard Detry

Balade culturelle

Balade à travers le village

Une promenade intéressante qui peut se faire en famille.

Au départ de la place du village, au numéro 2, l’ancienne maison communale (et ancienne cure) : immeuble superbement restauré, siège social du Groupe Renmans s.a.
A côté, au numéro 3, remarquons cette très belle maison de type tournaisien…
… datée de 1768 sur la traverse de la porte.
Toujours sur la place, au n°21, ce splendide blason incorporé à la façade. On aimerait en connaître l’origine.
La Place, par COLAS artiste symphorinois.
Au début de « notre » Chemin Saint-Pierre se trouve l’entrée principale du Château entouré du parc. Il s’agit d’une ancienne demeure du début du XVIIIème siècle dans laquelle on peut encore observer aujourd’hui une cheminée à chenêts surmontée d’un grand manteau portant les armoiries de la famille ROBERT, initialement seigneur de Choisy , qui portera ensuite le titre de baron de S
Face à l’entrée principale du château, une curieuse construction datée de 1833. Elle aurait abrité une école de musique.
En progressant dans l’avenue Gustave Maigret de Priches, faisons une halte face au numéro 41. Cet immeuble restauré avec beaucoup de goût n’offre apparemment rien de particulier,
hormis … un obus de la première guerre mondiale « incrusté » dans sa façade au dessus de la porte d’entrée !
Quittons définitivement le centre du village en traversant la chaussée Roi Baudouin, pour emprunter la rue Jules Antheunis vers le hameau du Cerneau.
En passant devant le « Château Rose »… peint par l’artiste symphorinois L. Van Den Bulke.
Au départ du hameau de Cerneau, pénétrant dans le bois d’Havré, s’ouvrent deux chemins. Le premier est un chemin privé conduisant à la dernière carrière encore en activité.
l est également emprunté par des pêcheurs pour se rendre aux étangs poissonneux que sont devenues les carrières désaffectées.
Quelques mètres plus loin, un second chemin amène le promeneur autorisé au pied de la très élégante porte des Sars, magnifiquement restaurée, surmontée d’un spacieux pigeonnier.
Cette porte donnait accès à la vielle ferme des Sars dont ne subsiste plus qu’un vieux corps de logis transformé et aménagé avec beaucoup de goût en plusieurs habitations privées. Les deux bâtiments figurant encore à droite sur l’ancien plan cadastral de F. LEROY ont disparu aujourd’hui. [Source : J. DEMULLANDER, Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut.]
Comparez avec le site tel que repris ici sur un plan de P.C. POPP annoté au début du XXème siècle par les exploitants des carrières.
Le Hameau de Cerneau et la ferme des Sarts (carte IGN 1/10.000 de 1994)
Vue d’ensemble du site superbement aménagé
Retour vers le village en emruntant un des sentiers traversant les champs au départ de la rue Jules ANTHEUNIS.

©Texte de Bernard Detry

Chroniques de la vie (et de la mort) au village durant le XIXème siècle

En ce temps là, Monsieur, la Tranquillité Publique n’était pas un vain mot…

«Le maire de la commune de Saint-Symphorien considérant qu’un règlement de police est nécessaire pour assurer la tranquillité dans la commune ; 

Vu l’article 2 du titre onzième de la loi du 24 août 1790 ; 

Arrêté : 

1. Défenses sont faites aux aubergistes, cabaretiers, vendeurs de genièvre et autres liqueurs de tolérer chez eux sous aucun prétexte quelque individu que ce soit et aux habitants de se trouver dans les auberges, cabarets ou tavernes après la cloche de retraite qui sonnera à neuf heures du soir depuis le premier octobre jusqu’au trente avril inclusivement et à dix heures du soir du premier mai jusqu’au trente septembre inclusivement ; 
2. Aucun aubergiste ou cabaretier ne pourra prétexter d’avoir des parents ou d’autres individus à loger s’il n’a pas inscrit sur un registre destiné à cet usage leurs noms, prénoms, profession ou qualité dont il devra remettre une note au secrétariat de la commune ; 
3. On ne pourra donner à danser en aucun temps dans les cabarets, soit sur les places publiques sans en avoir reçu la permission de la Mairie ; 
4. Il est expressément recommandé aux dits aubergistes, cabaretiers de ne point délivrer de la bière, liqueurs ou autres boissons pendant la célébration des services divins, aux habitants de ne point fréquenter les cabarets pendant l’exercice du culte afin que les cérémonies religieuses ne soient aucunement interrompues, conformément aux lois qui y sont relatives ; 
5. Aucun chien ne peut être amené sur les lieux consacrés au culte ; 
6. Tous jeux sont défendus pendant la célébration des dits offices ; 
7. On ne pourra tirer dans les processions ou autres cérémonies publiques qu’à une distance de trente mètres de maisons couvertes de pailles, de meules de grains ou autres natures combustibles ou fumer dans les granges, écuries, les lieux où l’on travaille le lin, ainsi que le long des chemins et sentiers pratiqués dans l’enclos de la Commune ; 
8. Après la retraite, toutes les échelles devront être remisées dans les habitations ou cours fermées, ou attachées avec des cadenas sur chaînes ; 
9. Tout individu qui sans respect pour les autorités et sans égards pour les concitoyens se permettrait de troubler d’une manière quelconque le repos des habitants sera arrêté par le garde-champêtre ou patrouille et conduit provisoirement à la chambre de dépôt ; 
10. Il est défendu à toute personne de jeter vis-à-vis de sa maison, grange, aucun objet capable de gêner la voie publique ou d’altérer la santé de ses habitants ; 
11. Toute bête morte sera enfouie par le propriétaire dans les lieux et profondeur indiqués par les lois ; 
12. Il est défendu à toute personne de dégrader la place publique en la traversant avec chariot, charrette ou autrement. Les pères et mères et tuteurs seront civilement responsables des délits commis par leurs enfants ou pupilles ; 
13. Tout négociant ou marchand qui sera reconnu avoir chez lui des faux poids et mesures sera poursuivi suivant la rigueur des lois ; 
14. Chaque contravention aux dispositions des articles précédents sera punie d’une amende de trois jours de travail, sans préjudice des poursuites à diriger par les tribunaux supérieurs le cas échéant. 

Le présent arrêté sera soumis à l’approbation de Monsieur le Préfet, publié, affiché au besoin. Des exemplaires en seront transmis à la brigade de Gendarmerie dans le ressort de laquelle est Saint-Symphorien et au garde-champêtre chargé de prêter la main à son exécution. Un exemplaire sera également adressé au juge de paix du canton. 

Saint-Symphorien, le 17 mars 1808
Signé : MARCQ, maire

Vu et approuvé par Monsieur le Préfet du département de Jemappes ; 
Mons, le 24 mars 1808 

A été signé pour le Préfet par autorisation : le secrétaire général de la Préfecture, LAVALEE.»  

[Source : J. DEMULLANDER, Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut.]

Almanach symphorinois

– 1813 : le sieur Ignace de Sébille est nommé Maire ; le village compte 724 habitants, 

– 1814 : passage de Son Altesse Royale le Prince d’Orange. Grande fête à cette occasion avec mobilisation de carillonneurs et sonneurs. Construction d’une fausse porte d’entrée du village en guise d’arc de triomphe, 

– 1824 : construction de la maison communale et d’une école avec logement pour l’instituteur, une salle de délibération, un corps de garde et une prison ; le village compte 850 habitants, 

– 1842 : l’échevin d’Amprez et sa servante sont assassinés dans le parc du château, 

– 1853 : la fanfare locale voit le jour (cf.infra), 

– 1874 : découverte d’une distillerie clandestine ; décadence momentanée de la commune dont la population tombe en-dessous de 1000 habitants, 

– 1886 : autorisation est accordée à la Société des Phosphates Pluto de construire un chemin de fer sur une partie du chemin allant de Saint-Symphorien à Havré, 

– 1887 : le 17 décembre, inauguration de la ligne Nimy-Mons-St Symphorien du tram à vapeur (cf. supra), 

– 1889 : le 20 juin, Adolphe Latour est nommé garde-champêtre au traitement annuel de 700 francs plus un logement dans l’annexe de la maison communale et un jardin de deux ares environ, 

– 1889 : le 29 septembre, « la Société des Phosphates est déboutée de sa demande faite de déverser ses eaux dans le fossé Cerneau, ces eaux contenant de l’acide sulfurique nuisible à la santé des bestiaux qui vont s’y désaltérer » (extrait du procès-verbal du Conseil communal) – l’autorisation avait été initialement accordée en 1886, 

[source : idem]

©Texte de Bernard Detry

Les anciens transports

Vers 1880, onze exploitations de phosphate étaient en activité à la limite du village, dans les environs du Cerneau. Bientôt un chemin de fer à grande section les relia à la gare d’Obourg. Il y avait sept locomotives qui tiraient les wagons chargés du précieux phosphate extrait tant à ciel ouvert que de galeries souterraines. Parallèlement, le phosphate était transporté vers d’autres gares des environs par tombereaux à traction chevaline jusqu’en 1887. A cette époque, un tram vicinal à vapeur fut mis en service et un transport de voyageurs suivit tout aussitôt.

Tram à vapeur : ligne Nimy-Mons-St Symphorien 1887

Le 17 décembre 1887 voyait l’inauguration de la section Nimy-Mons-St-Symphorien. La ligne sortait de Mons par l’avenue Astrid, puis passait par Saint-Fiacre, bifurquait pour suivre la chaussée du Roeulx jusqu’à la hauteur du Chemin d’Obourg. Là le tram à vapeur obliquait à droite et grimpant à travers champs rejoignait l’arrêt de « la Crèmerie ». Ce détour évitait l’ascension de la côte « Labor » (au niveau de l’actuel magasin Colruyt) jugée trop rigoureuse. Les voies s’arrêtaient à Saint-Symphorien « Terminus », soit à la sortie du village en direction de Binche.

Les exploitations de phosphate étaient toutes reliées à cette ligne. La ligne sera par ailleurs prolongée via Maisières jusqu’à Casteau le 8 juin 1889. Le trafic fut intense pendant 25 ans. 

Au cours de la première guerre mondiale, la section Mons-St Symphorien fut démontée par ordre de l’occupant allemand et ne fut reconstruite qu’en août 1920. La liaison Nimy-St Symphorien recommença et dès le 12 novembre 1923 s’étendit jusque Bray Station. 

Le bon vieux tram à vapeur rendra son dernier halètement une veille de Noël : ce fut, en effet, le 24 décembre 1930 que la première motrice électrique reprit le relais pour une trentaine d’années.

Après quoi, les rails disparurent une nouvelle fois et définitivement, cédant le pas aux autobus plus efficaces mais tellement moins pittoresques… 

[source : J. Demullander : Saint-Symphorien « Emeraude du Hainaut. »]

©Texte de Bernard Detry

Les stèles du cimetière de l’église

Vue sur les stèles 4, 5, 6, 7, 8 et 9.

Disposition des stèles :

Au début de l’ère chrétienne, nos ancêtres enterraient leur morts au pied des églises pour qu’ils soient protégés par Dieu et tous les Saints. Suivant des croyances ancestrales, les gallo-romains déjà créaient leurs cimetières à vue des habitations, pour mettre le cimetière sous la protection des dieux de la maison. Dans chaque paroisse, un cimetière était installé autour de l’église. 

Il est manifeste que de nombreuses stèles ont été déplacées notamment celles ancrées sur le mur d’enceinte de l’église. Elles datent des XVIII, XIX et XXème siècles. Remarquons que trois curés ( le terme pasteur est aussi employé) et trois bourgmestres ont été enterrés autour de l’église. 

R.I.P. Requiescat In Pace (qu’il repose en paix) D.O.M. Deo Optimo Maximo (Dieu très grand et très bon).Quelques épitaphes :

Stèle 1 : Ici repose le corps de Xavier-Joseph CLERFAYT en son temps bourgmestre de Saint-Symphorien décédé le 10 juillet 1869 à l’âge de … et celui de son épouse Marie Claire GICART son épouse décédée le 22 … 1838 à l’âge de … R.I.P. 

Stèle 2 : Ici repose le corps de Mr Albert-Chrysostome CLERFAYT, ingénieur des mines, bourgmestre de St Symphorien né à St Symphorien le 8 février 1889 et celui de Félicité DEQUESNE son épouse née à Casteau le 30 août 1827 et décédée à St Symphorien le 8 février 1904——R.I.P.——Et celui de Esther VAN GEERSDAELE épouse de Albert CLERFAYT née à Dampremy le 26 février 1865 et décédée à Mons le 26 novembre 1926. 

Stèle 3 : Ici reposent les corps de Albert-Xavier-Emmanuel CLERFAYT, président fondateur de la commission de lutte contre l’ankylostomiase du mineur, président de la commission médicale provinciale du Hainaut, né à St Symphorien le 18 février 1859 décédé à Mons le 16 mai 1946——Marie-Louise CLERFAYT née à Mons le 8 septembre 1893 y décédée le 1 décembre 1926——Nelly CLERFAY née à Mons le 2 novembre 1891 y décédée le 6 mars 1933——R.I.P. 

Stèle 4 : D.O.M.——Ici repose le corps de Louis-Joseph HACHEZ, né à Villereille-le-Sec le 20 février 1784 décédé à St Symphorien le 23 décembre 1862 et de Marie-Barbe LATTEIR, son épouse décédée au même lieu en février 1847 à l’âge de 74 ans.——R.I.P. 

Stèle 5 : A la mémoire de Monsieur A.J. SIRJACO pasteur de cette paroisse pendant 26 ans 1867-1893——R.I.P. 

Slèle 6 : D.O.M.——Ici repose le corps de Hydulphine Antoinette GABRIEL née le 30 octobre 1811 décédée le 18 juillet 1838. Bonne épouse, mère tendre, chrétienne accomplie. Elle fut l’exemple de toutes les vertus qui font chérir pendant la vie et laissent des regrets après la mort.——R.I.P. 

Stèle 7: D.O.M.——Ici repose le corps d’Antoine Joseph Denis TELLIER né à Elouges en 1806 décédé curé à St Symphorien le 10 mars 18.. après avoir accompli les fonctions de pasteur pendant 20 ans. A vous qui m’avez connu priez pensez à moi.——R.I.P. 

Stèle 8 : A la mémoire de Albert-Joseph GABRIEL né à Mons le 7 février 1807 décédé à St Symphorien le 7 mai 1879. Catherine Sophie MAHIEU son épouse née à Mons le 16 août 1826 y décédée le 2. juin 189. —– R.I.P. 

Stèle 10 : François MARCQ bourgmestre de St Symphorien né à Maurages le 10 août 1856 décédé à St Symphorien le 8 7bre 1903, son épouse Stéphanie Léandre HANNEQUART, née à Noirchain le 18 juin 1871 décédée à St Symphorien le 8 juin 1919.—–R.I.P. Christian MARCQ né à St Symphorien le 14 juin 1822 y décédé le 2 mars 1894, son épouse Rose DENEUFBOURG née à Maurage le 14 avril 1830 décédée à St Symphorien le xbre 1907. 

FAMILLE MARCQ – DENEUFBOURG 

Stéphanie Jeanne Rose MARCQ née à St Symphorien le 16 février 1900 décédée à Mons le 17 février 1930. Albert Norbert MARCQ ancien échevin de St Symphorien né dans cette commune le 24 janvier 1859 décédé à Mons le 4 juillet 1935. 

Stèle 11 : Ici repose abbé Hector LEROY né à Binche le 24 mars 1888 décédé à Binche le 14 janvie 1964 ordonné prêtre à la cathédrale de Tournai le 22 novembre 1914, curé de Ghislage 1935 à 1942, curé de Saint-Symphorien 1942 à 1961. Priez Dieu pour lui. 

Stèle 12 : A la mémoire de Paul Alex André DEPREZ, brasseur, décédé le 2 .bre 1851 âgé de 4. ans bon époux et bon père. Il est regretté de ses parents et de ses nombreux amis——Et de son épouse Adèle FRANCOIS décédée le … 1873 à l’âge de … ans——Et de … décédé le 6 7bre 1862 âgé de … ——R.I.P. 

Stèle 13 : D.O.M. [illisible – semble être une écriture et une langue étrangères.] 

Stèle 14 : Ici repose le corps de Mr. … décédé à St Symphorien le 10 février 1863 à l’âge de 52 ans. Il fut toujours bon époux et bon père et sera regretté toujours de ceux qui l’ont connu. 

Stèle 15 : D.O.M. —– Ici repose le corps de Mademoiselle Stéphanie DENEUFBOURG née à Maurage le … 182. et décédée à St Symphorien le … 188. —– R.I.P. 

Stèle 16 : D.O.M. —– Ici reposent les corps de Albert Florent Joseph Désiré MARCQ en son temps propriétaire à St-Symphorien décédé au dit lieu le 25 mai 1831 âgé de 69 ans. De Marie Alexis Félicité DERBAIS son épouse décédée au dit lieu le 21 février 1831 âgée de 72 ans. De Florent Alexis Albert Christian MARCQ 1790 – 1852 et son épouse Jeanne Marie CAMPION 1789 – 1876. De Albert Léopold Charles Pierres Guillaume MARCQ 1819 – 1858. Léopold Pierres Albert Félix MARCQ 1827 – 1878. Requiescant in pace. Amen. 

Stèle 19 : Ici gist le corps de Pierre PUTSAGE en son vivant censier à St Symphorien âgé de 88 ans et décédé le 4 mars 1788. Celui d’Anne Joseph DEPRET son épouse âgée de 73 ans décédée le 17 de may 1783. Requiescant in pace. 

NDLR : le défunt était né en 1700 et était censier càd propriétaire terrien ( le cens étant une sorte d’impôt foncier). En haut de la stèle figure une représentation d’une herse, symbole de l’agriculture (cf. 19 c).

©Texte de Bernard Detry