Quatrième dimanche d’août : au moment où les écoliers affutent leurs crayons, le village de Saint-Symphorien s’apprête à fêter son saint patron en processionnant ses reliques dans la localité éponyme.
C’est une belle manière de terminer ces vacances toujours trop courtes pour certains et trop longues pour d’autres. Historiquement, la kermesse ou ducasse (où on retrouve dédicace) était l’occasion de s’attirer la bénédiction du saint auquel l’église paroissiale était « dédicacée ». De manière plus prosaïque, il s’agissait également pour les habitants de s’offrir une opportunité plus laïque de pouvoir s’amuser entre eux : jeux et autres agapes permettaient à ceux-ci de se côtoyer dans un contexte plus festif et de profiter un peu de la vie à une époque où les moyens de divertissement n’étaient pas pléthores. Combien d’intrigues ou d’idylles ont pu se former pendant ces quelques jours de festivités, bien malin qui pourrait le dire mais gageons que Saint-Symphorien a tenu là-haut la comptabilité de ces différents avatars. Certes, les traditions se sont estompées avec le temps mais c’est une heureuse habitude qu’on les hommes d’essayer de les pérenniser.
La Confrérie Saint-Symphorien est de ce bois-là ! Héritiers de traditions dont les origines se perdent dans la nuit des temps, les Confrères se préparent chaque dimanche à processionner la châsse romane et les statues votives de l’église à travers les rues du village : le mollet vigoureux et le menton altier, ils promènent les reliques, s’arrêtant à certains endroits déterminés pour y partager un instant de recueillement religieux devant les autels improvisés par les propriétaires des lieux. Le long cortège accompagné d’autres conféries refait le chemin ancestral parcouru bien avant eux par des générations de Symphorinois.
Et comme eux, après avoir rangé comme il se doit les objets liturgiques et les costumes d’apparat, ils se réunissent à l’ombre d’un grand marronnier pour y partager un repas collectif où la convivialité seule sert de repère gastronomique. Puisque nous sommes devenus montois par l’évolution politique, qu’y a-t-il de mieux qu’une « côtelette à l’berdouille » pour fédérer les appétits de près de deux cents convives. Comme nos ancêtres, nous nous agglutinons sur des tables longues sans ordre de préséance où le bourgeois côtoie l’ouvrier, l’ecclésiastique l’anti-clérical et le nanti celui qui est moins favorisé par la vie. Là, réuni autour d’un repas identique pour tous, nous évoquons finalement ce qui nous unit : l’appartenance à une même communauté ! C’est probablement un des miracles récurrent que nous devons à Saint-Symphorien et nul doute que de là-haut, il doit regarder ce spectacle avec bienveillance.
Programme de la journée :
- 06h30 Grand Tour à travers les limites du village de Saint-Symphorien,
- 10h00 Procession dans les rues du village,
- 11h30 Messe en l’église
- 12h30 Dîner annuel de la Confrérie.