A une époque bien précise, le Chemin Saint-Pierre s’appelait de Cantraine. Tentative d’explication.
Voici ce que nous écrivions en 2005 à la rubrique « Cartes anciennes » :
« Nous avons vu que vers 1860 (plan cadastral POPP), le chemin portait le nom de Cantraine. Qui était Cantraine ? Qu’est-ce qu’était Cantraine ? Nos recherches continuent. »
Grâce à notre amie symphorinoise Nathalie De Pelsmaeker-Delcroix qui nous a mis sur la voie, nous pouvons vous proposer une explication. Jugez-en.
Aussi loin que nous pouvons remonter dans le temps grâce aux cartes anciennes, le chemin qui nous occupe porta le nom de « Chemin Saint-Pierre », tirant cette appellation de l’ancienne chapelle éponyme qui s’y trouvait.
Nous avons toutefois constaté que vers le milieu du XIXème siècle, l’appellation « de Cantraine » devint usuelle et figura sur le plan cadastral POPP de 1860.
Ledit plan POPP et sa matrice cadastrale nous apprennent que de part et d’autre du chemin qui nous intéresse se trouvaient des oseraies (culture de l’osier), preuve s’il en était de l’humidité des terrains (à l’époque et encore de nos jours).
De nombreux batraciens devaient élire domicile dans ces zones humides voire marécageuses.
Un élément déterminant dans ce contexte nous est offert par Jean-Jacques Jespers dans son ouvrage paru aux Editions Racine en 2005 « Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et Bruxelles ». Au verbo « cantraine », il y est dit en substance ceci : du latin canta rana, soit chante grenouille – désigne des lieux marécageux où coassent les batraciens…
Que conclure sinon que c’est bien la grenouille qui se trouve à l’origine de l’appellation du Chemin « de Cantraine » au milieu du XIXème siècle.
Il est intéressant de souligner que, de nos jours, plusieurs habitants du Chemin Saint-Pierre ont implanté de petits étangs dans leurs jardins. Prêtez l’oreille en été et vous constaterez que les grenouilles sont de retour au Chemin… de Cantraine.
©Texte de Bernard Detry