Vers 1880, onze exploitations de phosphate étaient en activité à la limite du village, dans les environs du Cerneau. Bientôt un chemin de fer à grande section les relia à la gare d’Obourg. Il y avait sept locomotives qui tiraient les wagons chargés du précieux phosphate extrait tant à ciel ouvert que de galeries souterraines. Parallèlement, le phosphate était transporté vers d’autres gares des environs par tombereaux à traction chevaline jusqu’en 1887. A cette époque, un tram vicinal à vapeur fut mis en service et un transport de voyageurs suivit tout aussitôt.
Le 17 décembre 1887 voyait l’inauguration de la section Nimy-Mons-St-Symphorien. La ligne sortait de Mons par l’avenue Astrid, puis passait par Saint-Fiacre, bifurquait pour suivre la chaussée du Roeulx jusqu’à la hauteur du Chemin d’Obourg. Là le tram à vapeur obliquait à droite et grimpant à travers champs rejoignait l’arrêt de « la Crèmerie ». Ce détour évitait l’ascension de la côte « Labor » (au niveau de l’actuel magasin Colruyt) jugée trop rigoureuse. Les voies s’arrêtaient à Saint-Symphorien « Terminus », soit à la sortie du village en direction de Binche.
Les exploitations de phosphate étaient toutes reliées à cette ligne. La ligne sera par ailleurs prolongée via Maisières jusqu’à Casteau le 8 juin 1889. Le trafic fut intense pendant 25 ans.
Au cours de la première guerre mondiale, la section Mons-St Symphorien fut démontée par ordre de l’occupant allemand et ne fut reconstruite qu’en août 1920. La liaison Nimy-St Symphorien recommença et dès le 12 novembre 1923 s’étendit jusque Bray Station.
Le bon vieux tram à vapeur rendra son dernier halètement une veille de Noël : ce fut, en effet, le 24 décembre 1930 que la première motrice électrique reprit le relais pour une trentaine d’années.
Après quoi, les rails disparurent une nouvelle fois et définitivement, cédant le pas aux autobus plus efficaces mais tellement moins pittoresques…
[source : J. Demullander : Saint-Symphorien « Emeraude du Hainaut. »]
©Texte de Bernard Detry